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Acteurs et services (18 décembre 2002)

Les acteurs du WAP

On peut définir quatre types d’acteurs du WAP et du m-business : il s’agit des fournisseurs de contenu, les portails, les opérateurs téléphoniques et les fabricants de téléphones WAP.

Les fournisseurs de contenu et de services

Il se pourrait que la diffusion de contenus via le WAP ou d’autres protocoles constitue un des axes majeurs du marketing de demain. Pour cela la mobilité et la géolocalisation (si elle est autorisée par les utilisateurs) risquent d’offrir des perspectives intéressantes aux fournisseurs de contenus et aux publicitaires qui vont trouver dans le WAP un nouveau "terrain de jeu" encore inexploité à l’heure actuelle.

Mais il est évident que pour le moment le format et les débits du WAP ne favorisent pas la l’imagination des fournisseurs de contenu qui devront patienter avant de pouvoir donner libre cours à leur créativité. En effet le contenu se limite pour l’instant à quelques menus déroulants et des lignes de texte brut. Mais dès que les débits le permettront, la couleur, l’insertion d’images, de sons et d’animations viendront enrichir la "pauvreté" de contenu actuelle.

En terme de modèle économique, les fournisseurs de contenu pourraient rétribuer les portails d’opérateurs sur lesquels ils souhaiteraient figurer ; mais inversement ces derniers pourraient être amenés à rétribuer les fournisseurs capables de mettre en avant leur portail, d’où certainement de nombreuses futures interactions entre ces deux types d’acteurs.

Le fournisseur de contenu peut aussi voir le canal mobile comme un moyen d’améliorer la qualité de la relation client par une nouvelle dimension dans le service.

Les portails

Les principaux portails WAP que l’on peut consulter aujourd’hui sont wap.6sens.com (Bouygues Telecom), wap.itineris.com (Itineris) et wap.vizzavi.fr (SFR). Ils ont de grandes chance de devenir des acteurs incontournables du WAP, dans le sens où ce sont les opérateurs téléphoniques qui configurent les téléphones qu’ils vendent, et où le portail est indispensable à la navigation.

On peut néanmoins noter que France Télécom s’est vu condamné à déverouiller ses téléphones WAP qui "obligeaient" l’utilisateur à utiliser son portail. Or cette pratique est totalement anticoncurrentielle. Le fait de "wap-locker" un appareil est désormais interdit, mais il n’en reste pas moins que les trois portails sus-cités risquent de se partager la part du lion. Néanmoins il faudra compter avec les géants de la distribution par exemple qui connaissent particulièrement bien leurs clients, ce qui leur permettrait facilement de "s’imposer" auprès d’eux via un portail performant. Un distributeur comme Phone House propose ainsi son propre portail d’accès.

Les qualités requises pour être considéré comme un "bon" portail WAP sont les capacités de personnalisation (bien appréhender les attentes des consommateurs), l’ergonomie (facilités de navigation, rapidité et fluidité), une appropriation la plus facile de l’outil (simplicité de l’appareil et des fonctions inhérentes à celui-ci), mais également la mise en place de partenariats solides (Itineris lié avec le PMU, l’AFP, Travelprice...).

Un problème rencontré par les portails actuellement concerne le financement : en effet, ils délivrent du contenu (en majorité) gratuit et ils sont censés être rétribués par la publicité et les droits versés par certains éditeurs pour être présents sur le portail. Or, problème d’importance : la publicité sur WAP n’existe pas encore à proprement parler, et ensuite il faudra convaincre les utilisateurs de payer leur communication téléphonique tout en visionnant de la publicité... Quant au principe de l’affiliation sur Internet, il pourrait bien être transposé au WAP dans le futur.

Les opérateurs téléphoniques

Que ce soit Bouygues, Itineris ou SFR, les opérateurs téléphoniques ont tous ouvert leurs portes au WAP. Mais il faut bien dire à l’heure actuelle que la rentabilité est encore bien loin... En effet, la valeur d’un abonné WAP en bourse se situe entre 2000 et 8000 euros, alors que dans le même temps il n’en rapporte que 45 par mois aux opérateurs, selon Jeroen Steenbrink, vice président d’AT-Kearney ! On comprend donc aisément que ces derniers tentent de trouver la "killer application" du futur et d’imposer leur bouquet de services WAP.

Pour l’instant ce sont les SMS, les téléchargements de sonneries et de logos qui palient un peu ce faible revenu moyen constaté. Les espoirs des opérateurs résident essentiellement dans les futurs contenus que proposeront les fournisseurs à l’avenir, et en priant pour que le GPRS et l’UMTS fassent leur apparition le plus rapidement possible afin de "démocratiser" le WAP et son utilisation.

Les fabricants de téléphones WAP

Pour ces derniers il est évident que le WAP va beaucoup apporter, dans le sens où le taux d’équipement en téléphones mobiles classiques ayant atteint un seuil, les fabricants en vendent moins qu’à une récente période euphorique. Le phénomène WAP va donc leur permettre de trouver un second souffle, et ce à la fois pour les leaders actuels mais également pour leurs poursuivants qui voient là la possibilité de grapiller des parts de marché importantes.

Néanmoins les deux problèmes qui se posent aux fabricants est d’une part être relégués au simple rang de "fabricant de boîtiers" que les opérateurs téléphoniques vont se charger de valoriser avec leurs propres offres. Et d’autre part, tout comme pour les fournisseurs de contenu, se pose le problème de la valorisation de leurs produits quand on sait à l’heure actuelle qu’ils ne servent qu’à diffuser quelques lignes de texte brut. Une fois encore la future arrivée du GPRS et de l’UMTS leur donnera l’occasion de plus briller.

Les services du WAP

Il convient de dresser une petite liste (non exhaustive) des principaux services pertinents que le WAP propose à ses utilisateurs. On peut séparer ces services en trois catégories : les services de proximité instantanés, les services pratiques au quotidien et les services de location ou d’achat.

Les services de proximité instantanés

L’intérêt principal du WAP est que l’utilisateur l’a (quasiment) toujours sur lui, ce qui lui permet "d’interagir" très rapidement. Cela va être notamment utile lors de la consultation du trafic routier en direct (avec carte des embouteillages), de la localisation de services à proximité du lieu où l’on se trouve (restaurant, cinéma, pompe à essence...).

Les réservations d’une table, d’une chambre, d’un taxi... peuvent également se faire en temps réel grâce au WAP. D’un point de vue plus ludique on pense plutôt à l’univers des jeux (jeux en solo ou en réseau, du solitaire au jeu de rôle) et l’univers musical (téléchargement et écoute de fichiers MP3), qui permettent à l’utilisateur de se divertir en "temps réel". La qualiité de connexion, son coût et l’ergonomie freine cependant l’usage ludique en dehors des jeux chargés à demeure sur le terminal.

Les services pratiques au quotidien

Il s’agit surtout de services bancaires et financiers : cela va de la consultation de ses comptes et virements bancaires, aux véritables services financiers qui permettent de passer des ordres de bourse. Le principe est le même que sur les sites financiers sur Internet, mais ici l’utilisateur bénéficie de l’instantanéité du WAP : en effet il peut si il le souhaite, recevoir en temps réel une alerte lorsqu’une action atteint un certain seuil, alors que sur Internet il faudrait qu’il soit connecté et qu’il lise ses mails pour être informé.

Les services de location ou d’achat

Le type d’achat grâce à un téléphone WAP risque d’être plutôt du type impulsif, du type achat de dernière minute comme des fleurs ou des places de concert par exemple. Mais encore une fois l’instantanéité du WAP et la possibilité de recevoir des messages d’alerte en temps réel pourraient faire la part belle aux ventes aux enchères ou encore aux ventes de biens immobiliers, avec dès la réception d’une offre personnalisée la possibilité d’agir en temps réel.