Pourquoi certifier des sites ?
Commençons par enfoncer une porte ouverte : Sur Internet, l’utilisateur a besoin d’éléments pour se retrouver. Bien sûr, cet argumentaire est le nôtre, mais aussi celui des moteurs de recherches, annuaires, répertoires thématiques spécialisés ou généralistes, qui se fixent tous comme mission d’aider les Internautes, spécialistes ou grand public, à trouver l’information qu’ils recherchent, et surtout dans des conditions de confiance optimales.
Et c’est ce dernier point qui constitue le meilleur atout de développement des certificats : la complexité du problème de l’évaluation sur Internet est établie : il suffit pour s’en convaincre de consulter les différentes grilles d’évaluation à la disposition du public.
Or, dans le cas qui nous concerne, l’organisme qui délivre le certificat va évaluer lui-même la confiance que l’on peut accorder à l’activité d’un site, et fournir cette information globale sous forme synthétique : une marque de reconnaissance, un sceau, ou un logo. Dès que le sceau est placé, et si la crédibilité du certificateur est établie (nous verrons que ce n’est pas un problème simple), l’utilisateur peut se reposer sur l’organisme certificateur, ce qui lui évite d’avoir à effectuer lui-même l’évaluation. En résumé, la certification simplifie, clarifie, et apporte de la confiance. La conclusion est évidente : en informatique et particulièrement sur Internet, un système qui combine ces trois fonctions est destiné à se développer très vite.
Le rôle moteur du commerce électronique
Il y a encore peu de temps, les internautes avaient leur propres modes de régulation. Les enjeux libertaires des débuts d’Internet correspondaient à la découverte d’un nouveau media. L’image de sérieux que détiennent actuellement les grandes enseignes n’est pas dû à la présence d’un label. C’est l’histoire, l’usage et la popularité qui les a conduit à acquérir progressivement cette reconnaissance et cette confiance que leur accorde un nombre considérable d’utilisateurs.
Pour résumer, les sites ont créé du trafic en étant sérieux, et le trafic généré leur a apporté en retour une garantie de sérieux. Tant que l’on parlait de qualité de contenu ou d’échanges immatériels d’informations, cette garantie suffisait largement.
Mais dès lors qu’un service propose des transactions en ligne, il a beau s’appeler Amazon ou La Fnac, une réputation sérieuse n’est pas un argument suffisant en soi pour rassurer la totalité des utilisateurs. Il faut apporter d’autres garanties. Lorsque les acteurs d’Internet ont pris conscience de l’importance potentielle que pouvait avoir le commerce électronique, il ne s’agissait plus de parler d’un formidable réseau d’échange, mais d’un gigantesque marché à conquérir.
Les enjeux financiers sont énormes, et il n’est pas question que la confiance défaillante des utilisateurs viennent freiner la machine qui est en train de se mettre en route. Il s’agit de trouver le plus vite possible des systèmes reconnus susceptibles de sécuriser les transactions.
Mais sécuriser totalement les transactions en imposant un système fiable à 100% prendra sans doute du temps, et certains pourraient même objecter qu’il n’est pas sur que l’on y arrive un jour.
En attendant le jour béni ou tous les utilisateurs sortiront leur carte bleue dans une confiance totale, la certification est l’une des méthodes les plus évidentes et des plus efficaces pour garantir les risques encourus au cours d’une transaction en ligne. De fait, de nombreux organismes concernés affirment leur souhait d’apporter de la confiance au commerce électronique et concentrent l’essentiel de leur communication sur ce thème. La sécurité des transactions électroniques est bien un argument moteur dans le développement des certifications.
La complexité du sujet
On a vu l’importance du commerce électronique dans le développement des certifications, mais limiter le domaine d’action de la certification à ce sujet serait une erreur grossière d’appréciation. Au cours de nos recherches sur les différents acteurs du marché, nous avons pu vérifier que le terme certification concernait presque tous les domaines d’Internet.
C’est ainsi qu’on peut certifier la compétence humaine, les sites, les techniques, les transactions, les entreprises, l’audience d’un site, le matériel utilisé, la gestion des données personnelles, la politique de management de la Qualité, la légalité et le contenu, et cette liste n’est pas exhaustive : la certification peut même concerner des aspects éthiques, comme la politique sociale de la société gérant le site. En fait, il est possible de certifier à peu près tout. Et ce n’est pas tout, car chacun des thèmes abordés peut être décliné dans différents métiers et domaines.
Des certificats sectoriels existent déjà dans le domaine de la santé ou de la finance, par exemple. On imagine aisément que dans ces deux derniers secteurs, les attentes et les priorités des professionnels sont très largement différentes. La conséquence de ces observations est la suivante : le marché est considérable et de nombreux certificats spécialisés peuvent coexister sans problème tant les domaines, les métiers et les secteurs sont diversifiés. Nous verrons par la suite que cette affirmation n’est pas vraie dans le cas des certificats " à spectre large ", qui visent à certifier l’ensemble de l’activité d’un site, pour un public élargi.
Elie Sloïm
Responsable du site e-qualité
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